Daume avait mangé plus qu'a sa faim dans la taverne et cela grâce à une personne qu'il n'avait pas eut le temps de remercier. Mais une pensé lui torturait l'esprit depuis la première bouché de son merveilleux festin. Une idée atroce qui lui avait empêché d'apprécier les plats à leur juste valeur. Sa mère était-elle morte, était-elle toujours en vie, était-ce sont sang qu'il avait vu ou bien celui d'une autre femme? Avait-il rêvé cette flaque de sang? Tout cela était flou pour lui et il avait besoin d'y mettre au claire. Il avait cherché la sortie d'Äegecia pendant des heures, et à présent l'après-midi était bien entamée.
Daume s'engouffra dans la forêt sans se retourner, le pas rapide mais douloureux, il n'avait pas l'intention de passer la nuit en ce lieux.
Il ne savait pas exactement où était ce qu'il cherchait, il était à peine sur de reconnaitre le chemin. Il palpa un instant les cailloux qui emplissaient sa poche. Après une demi-heure de marche Daume s'arrêta sur le bord du chemin pour reposer se jambes. Il se demanda s'il n'était pas en train de faire une erreur mais sa curiosité était seule maitre de ses actes. Il se remit en marche cherchant à retrouver un peu de son enthousiasme. De l'enthousiasme? Comment pouvait-on être enthousiaste à l'idée de retrouver le cadavre de sa mère dans une forêt lugubre?
La luminosités commençait à faiblir, sans doute traversait-il une zone de végétation plus dense. Son regard se porta vers la voute imposante des arbre à travers il put remarquer la teinte orangée du ciel. La nuit tombait incroyablement vite dans le coin. Il pressa un peu plus le pas, accentuant encore la douleur de ses jambes. Il commença à se demander si il n'avait pas rêvé ce bout de tissu ou si il ne l'avait pas passé sans le remarquer. Chaque pas enfonçait un peu plus le pieu du doute dans son esprit. Et pourquoi tenait-il tant à retrouver le cadavre de sa mère? La haïssait-il au point de souhaiter de telles atrocités? Il avait rencontré des gens gentils aujourd'hui, il n'aurait sans doute pas dut les quitter.
Sans s'en rendre compte il avait ralentit l'allure, il était à présent distrait et fatigué autant mentalement que physiquement. La teinte orangée du ciel avait viré au rouge violacé, il savait qu'il ne devrait pas s'éterniser dans cette foret. Il soupira longuement, s'apprêtant à faire demi-tour quand soudains il remarqua cette tache un peu plus loin. D'un seul coup son coeur se mit à battre à une cadence infernale. Il n'osait plus bouger. il avait encore le choix de s'enfuir, de rejeter la vérité, il pouvait encore oublier, considérer c'est incroyable mascarade comme un horrible cauchemar. Mais il était ainsi, il était de ceux là qui trouvent pas le repos tant qu'il ne savent pas, ceux qui sont portés par leur curiosité et guidé par elle jusque dans des situation extrêmes. Il savait que si il faisait demi-tour son esprit le harcèlerait jusque dans les derniers jours de sa vie encore toute jeune. Il fit un pas, puis un deuxième. La tache de sang s'était estompée depuis la veille mais le morceau d'étoffe était toujours là. il avança encore un peu, un frisson l'ébranla. Il sentait cette pulsation sourde et effréné dans sa poitrine, presque douloureuse, ses membres étaient à présent parcourus de spasmes, la tache de sang était à ses pieds, sa mère était derrière ce buisson juste devant lui.
Daume écarta une branche épineuse, s'enfonça dans le buisson. Il se prit le pied dans une racine mais ne s'arrêta pas. Il pouvait suivre la trainée de sang au sol, elle se poursuivait un peu plus loin que prévue, contournait le tronc épais d'un chêne avant de déboucher sur une clairière. Ici le spectacle était abominable. Ses deux parents avaient été tués, sans doute par une bande de loups. Les bêtes leurs avaient arraché chaire et vêtements, répandant leur sang dans toute la clairière. Seuls leurs visages, sur lesquels demeurait une expression de souffrance et de terreur, avaient été épargnés. Des cadavres de loups, tués par son père sans doute, et dévorés par le reste de la meute, jonchaient le sol. La bataille avait été sanglante.
Le garçon tomba à genoux dans l'herbe à coté du cadavre de sa mère. Il était blême, la scène et la puanteur du sang lui donnaient des nausées. Il vomit longuement, horrifié.
Pendant un moment il avait eut du mal à imaginer que sa vie puisse continuer mais petit à petit il avait accepté l'idée d'être orphelin et se levant il avait regardé l'horreur qui l'entourait d'un oeil différant. Sa peine n'en était pas pour autant atténuée. Il n'envisageait tout de même pas de vivre seul ou ne serait-ce que sans tuteur. Avant tout il devait rentrer à Mizardia. Rentrer... marcher... la fatigue était si grande... il se leva, trébucha, ses jambe ne le portaient plus. Il se recroquevilla et sombra immédiatement dans un sommeil profond.
Le lendemain il se réveilla en sursaut, il était en pleine foret au milieu d'une véritable scène de carnage, il avait de flous souvenirs mais il ne tenait pas à les raviver. Sa réaction fut prompte, revigoré par son sommeil il se leva et se mit à courir. Sans se retourner, il parcourut la distance qui le séparait de Mizardia en moins d'une heure. Arrivé dans la ville sa poitrine le brulait mais il n'en avait que faire. Il se sentait plus libre que jamais. Il saisit un par un les galet qui trainaient dans sa poche, il en avait perdu beaucoup en route. Il les lança alors avec force vers la forêt, puis s'enfonça dans les rues de Mizardia à la recherche d'un allier.
Mer 28 Fév - 0:04